V V D M Y



du 1er au 12 octobre 2018                                           Vernissage jeudi 04 octobre

5 bis rue Kleber 83500 La Seyne sur mer



"Fabien Rap Azou porte sur lui-même un regard sur une première et longue carrière. 
Durant plus d'une décennie, le Grand Paris était son terrain de jeux d’aventure artistique qui a fait de lui l’un des protagonistes du Graffiti européen.
A partir de là, il développa notamment une archive photographique impressionnante qui ne documentait pas seulement son travail et son environnement immédiat,
mais aussi le paysage sub-urbain. La photographie lui a aiguisé le regard et son intérêt pour la composition d’une image qui se manifeste aujourd’hui dans sa peinture.
Dans son atelier, il passe de ses lettres majuscules posées dans l’espace public, à des formats plus confidentiels. Les dessins au feutre sur papier, remplis jusqu’au bord, se construisent densément à partir de hachures, dans un mouvement de va-et-vient aussi bien horizontal que vertical, semblable à celui effectué avec la bombe de peinture.
On observe dans ses collages géométriques, construits par découpage, un geste opposé.
Ici, se pose la surface contre la surface – un souvenir schématique des wagons, qu’ils soient peints ou non.
Les peintures, et de manière plus générale, son travail d’atelier, m’évoquent l’énergie et la fugacité de la peinture circulant sur un train dans un effet cinétique.
Son travail actuel a acquis l’indépendance mais reste emprunt de toute cette expérience de peinture sauvage."

Larissa Kikol (Auteur et critique d'art allemande)



Der Künstler Rap blickt bereits auf eine erste, lange Karriere zurück. Über ein Jahrzehnt war die Stadt Paris sein künstlerischer Abenteuerspielplatz und machte ihn zu einem der Hauptprotagonisten der europäischen Graffiti-Geschichte. Davon ausgehend entwickelte er ein immenses Fotografie-Archiv, das nicht nur eindrucksvoll seine eigene Arbeit und die seines Umfeldes dokumentiert, sondern auch die suburbane Landschaft.

Von seinen großen Buchstaben im öffentlichen Raum kommt Rap in seinem Atelier zu eher kleineren Formaten. Die bis zum Rand ausgefüllten Filzstift-Zeichnungen konstruieren sich aus einem dichten Auf- und Ab-Schraffieren, eine ähnliche Bewegung wird auch mit der Sprühdose vollzogen, wenn Buchstaben und Hintergründe ausgemalt werden. Dieser Gestik entgegengesetzt sind seine geometrischen Collagen: Hier setzte er Fläche gegen Fläche, eine schemenhafte Erinnerung, an die bemalten und nicht bemalten Züge aus Paris. Seine Malerei, und im weitesten Sinne seine Ateliererzeugnisse, lassen an die kinetische Energie und Flüchtigkeit seiner fahrenden Zugbilder denken. Seine aktuellen Arbeiten beweisen ihre Eigenständigkeit, obwohl man sie auf seine frühere, wilde Malerei aus Pariser Zeiten zurückführen kann.

Larissa Kikol (Köln)

https://www.franceculture.fr/emissions/creation-air/collection-voyage-sonore-la-ligne-fantome
Après des années et des années à arpenter et peindre les chemins de fers, tunnels, dépôts et rues. Rap, légende vivante du graffiti parisien entamait une démarche autodidacte et remarquable d'un travail d'archivage de graffiti et tout ce qui englobe la discipline. Archivage de ses pièces, celles de ses crews mais aussi celles d'autres graffeurs. Des graffitis en général, leurs histoires, leur aspect... De part ce geste, il ouvrait une nouvelle voie au graffiti média, et contrairement au grande distribution publiant souvent des ouvrages bidons sur le graffiti... Rap lui, laissait place à des ouvrages pointus pour les vrais, pour ceux qui savent. Des ouvrages d'une grande valeur pour les passionnés du graffiti, mais aussi pour les non-initiés curieux de découvrir la face réelle de ce mode de vie. Il alimente ses livres avec des photos inédites, de peintures mais aussi d'ambiance. Et surtout de textes et d'anecdotes... Pilier incontournable du graffiti parisien, Rap n'était pas mieux placé pour diriger un projet comme celui là. Etant auto-édité et conçus de A à Z par lui même, ces livres sont semblables à la démarche du graffiti, ils ne sont pas là pour faire du fric, ils sont là pour exister... et laisser une trace dans le temps.  

Edition Octobre Rouge




Ce voyage aurait pu être comme d'autres, une conquête exaltée de trains étrangers, sans lendemain. Traversée de Copenhague où la ville n'est pas tant visitée que les seuls abords de voies ferrées. L'attention est portée sur les graffiti locaux, les différents modèles de trains, les moyens d'infiltrer les dépôts. Les actions s’enchaînent, les solutions trouvées, les couches de peintures, les issues, les retours à l'hôtel.

Nous connaissons la précision de Rap quand il s'agit de raconter les choses vues et vécues. Dans 14092005 les faits sont relatés jours après jours, presque heure par heure.De bout en bout le récit et les images se répondent, chaque anecdote trouve une photo pour l'illustrer. L'appareil photo le suit jusque dans la prison où Rap réussit à l'introduire, l'histoire est dingue.

L'arrestation du groupe donne au voyage une tournure imprévue.
Les actions brutes laissent place à un récit sans repère temporel, s'installant dans le temps sous la contrainte. Les couloirs, la cour de promenade, la cellule sont décrits avec acuité, dans leurs moindres détails.

Les rencontres dans la cour sont autant de fenêtres sur d'autres parcours, autant de vies qui se retrouvent en ce même point, à respirer le même air.
Il n'est plus question de réseau ferroviaire, une nouvelle carte se déploie, plus internationale. Les visions du monde sont échangées, ça cogite. C'est fascinant.

Ce livre est un témoignage important.
Un des rares où l'on comprend comment le graffiti, qui guide chaque journée de l'auteur,

peut être un moyen d'entrer dans la vie, le meilleur peut-être pour parler du monde et s'y déplacer.

Guillaume Pellay - Edition Peinture